06 juin 2009

Soeur, amant, terre, je t'écris ces lettres.

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J’ai changé les paroles sans m’en rendre compte. Dans le tourbillon de ce que je deviens, dans les courbes de l’écriture que j’adopte et qui je suppose, ne m’accompagnera pas longtemps. La vérité se cache sous n’importe quelle attitude. Je me suis laissé dévorer par des démons ridicules, les démons de mes ombres, ceux qui secouent mes entrailles. Pour les en chasser je n’ai plus que les mots et je m’abreuve, je m’abreuve de la beauté née au fond des encres de tant d’autres.

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Dans la belle librairie où nous sommes allés aujourd’hui le calme m’a reconquise entre les rayons de livres mal rangés. Rentrer dans une bibliothèque, entre des mots infinis c’est comme rentrer en moi-même. Je sens que l’impression au plus profond des pages transpire de sensibilités, dont plusieurs pourraient être miennes. Elles pourraient faire de moi leur déesse-mère et je pourrais les adorer en retour.

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Je m’assois à la table et je prie les musiciens de cesser pour entendre la pluie et entendre l’orage. J’ai étalé une dizaine de livres autour de moi, j’ai un stylo non loin. Je prends l’ouvrage, celui qui me fait le plus envie et j’en tourne les pages. Il y a longtemps que je rêvais de retrouver une telle soif. J’ai le besoin de me remplir, au point que la conception que je me fais des secondes ne suffit plus. Il y a longtemps, des années peut-être.

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"L'univers (que d'autres appellent la Bibliothèque) se compose d'un nombre indéfini, et peut-être infini, de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d'aération bordés par des balustrades basses."

J.L. Borges

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