10 juin 2009

D'Istanbul à Ephèse.


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Les mythologies que je crée reviennent au fur et à mesure, pour me calmer. Pour rassurer les tourbillons au fond de mon ventre, pour effacer le temps qui passe. Elles forment ainsi le lieu où je peux enfouir mon être pour que rien ne m’atteigne plus. Pour que les visages que je ne veux plus voir s’effacent, pour que ceux qui me fascinent ne disparaissent pas. Mais il disparait, son visage.

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J’ai besoin d’Héraclite. C’est un exemple parmi tant d’autres, l’exemple qui ne se cache pas.

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Il m’a demandé quelle était la couleur que j’aimais, il me l’a demandé dans l’oreille. Le rouge de la terre. Il m’a demandé où elle se trouvait. Hors d’atteinte. Elle est au sein des mythologies comme toujours. Elle vit dans cinq lettres qui me sont plus ou moins étrangères.

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La réalité pourtant n’est pas laide. Bien au contraire, la réalité a été sublime et foudroyante en ce début de juin. Elle se composait de pluie glaciale et de plaisir ardent. Ma main s’est dressée au-dessus de nos têtes pour saisir l’insaisissable et jouir de l’air. Mais quand passent les jours, j’ai la crainte légère que s’empare de moi la folie de tout vouloir retenir dans mes paumes. Mes mains doivent être aussi libres que ce qu’elles désirent caresser. Ce visage précieux ; ce n’est pas un exemple.

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Fragment 77 : C’est plaisir pour les âmes de devenir humides.

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Je le dis à Héraclite, je veux être heureuse.

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