26 juin 2009

J'ai de vieux désirs qui ressurgissent.

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Ecoutez, je n’ai pas envie d’oublier les Iraniens qui meurent – comme nous avons oublié les Tibétains qui meurent, comme nous avons oublié les gens du Darfour qui meurent, comme nous avons oublié tous ceux dont on ne nous parle plus – parce qu’un artiste, un seul, est mort.

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Ecoutez les médias, écoutez. Ecoutons-les. Ils nous parlent et nous arrivons à compatir. Ils nous parlent, et moi, que ce soit Michael Jackson ou des immondices politiques, je reste cloitrée derrière des mots. Je me forge une conscience, des idées. Factices ?

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Je lis et j’entends les mots, je vois les images. Et je m’endors.

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25 juin 2009

La suite est pleine d'espoir.



Je suis fatiguée de ces gens. De faire semblant d’être ce qu’on voudrait que je sois. Fatiguée des entraves. Je dis au revoir.

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Et bonjour à la ville, celle de l’autre côté.

Et bonjour à la vie.




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Tu peux rajouter d’innombrables adjectifs à mon nom.



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24 juin 2009

"Et si mon copain assume pleinement sa part de féminité, je dois prendre la pilule quand même ?"

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Bon alors, aujourd’hui, avec Niounioute, on a appris plein de chose !

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La technique secrète de la super méthode pratico-affective :

Mon gros loup doit m’envoyer un texto d’amour tous les soirs pour me dire ô combien je suis belle, combien je sens bon, je suis intelligente et ô combien sans moi il ne pourrait pas vivre. S’il oublie j’oublie aussi de prendre ma pilule et, sans pilule, pas de câlin ! Quand on dit que l’amour et le sexe sont indissociables, c’est finalement vrai !

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On a aussi appris :

  • que « un mois de migraine par mois c’est beaucoup ! » ;
  • que le 75A c’était pas vraiment une taille de soutif, c’est plutôt « la frontière entre avoir des seins dans le dos et avoir des vrais seins » ;
  • que même si la part de féminité d’un homme est totalement assumée, sa copine doit toujours prendre la pilule ;
  • qu’il faut choisir entre prendre son pied avec sa cigarette ou avoir une vie sexuelle potable ou les deux mais avec des varices qui explosent de partout.

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Je crois qu'en fin de compte, cette journée s’est révélée enrichissante ! (Au moins on aura gagné chacune l'un des grands anneaux de pouvoir ! Mouahaha, c'est Sauron qui va être jaloux - pardon - !)

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Puis pour le fun et parce qu'avec cette chanson, je me sens invincible ! (Yeah !)


17 juin 2009

"Dans les rues et sur les places de Téhéran."

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"Cette poussière, c'est toi,

La passion, c'est moi,

L'amant désespéré, c'est moi,

La cruauté, c'est toi,

L'aveuglement, c'est toi,

Je suis téméraire et je suis impétueux,

L'Iran est à moi."

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Comme quoi, si tout est politisable, dans tout événement politique on découvre aussi de la poésie.

Je trouve Ahmadinejad et ses larmes très esthétiques tout comme ce poème qui évite la censure en cheminant dans Téhéran, inscrit sur un billet de banque. Ici.


Qu'en est-il de la violence ?



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10 juin 2009

D'Istanbul à Ephèse.


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Les mythologies que je crée reviennent au fur et à mesure, pour me calmer. Pour rassurer les tourbillons au fond de mon ventre, pour effacer le temps qui passe. Elles forment ainsi le lieu où je peux enfouir mon être pour que rien ne m’atteigne plus. Pour que les visages que je ne veux plus voir s’effacent, pour que ceux qui me fascinent ne disparaissent pas. Mais il disparait, son visage.

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J’ai besoin d’Héraclite. C’est un exemple parmi tant d’autres, l’exemple qui ne se cache pas.

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Il m’a demandé quelle était la couleur que j’aimais, il me l’a demandé dans l’oreille. Le rouge de la terre. Il m’a demandé où elle se trouvait. Hors d’atteinte. Elle est au sein des mythologies comme toujours. Elle vit dans cinq lettres qui me sont plus ou moins étrangères.

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La réalité pourtant n’est pas laide. Bien au contraire, la réalité a été sublime et foudroyante en ce début de juin. Elle se composait de pluie glaciale et de plaisir ardent. Ma main s’est dressée au-dessus de nos têtes pour saisir l’insaisissable et jouir de l’air. Mais quand passent les jours, j’ai la crainte légère que s’empare de moi la folie de tout vouloir retenir dans mes paumes. Mes mains doivent être aussi libres que ce qu’elles désirent caresser. Ce visage précieux ; ce n’est pas un exemple.

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Fragment 77 : C’est plaisir pour les âmes de devenir humides.

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Je le dis à Héraclite, je veux être heureuse.

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Mignonne allons voir si la rose


De la dualité du monde.

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Cet après-midi, j’étais en train de lire, assise en face d’un cinéma qui proposait quatre films à l’affiche : Les étreintes brisées, Coraline, Looking for Eric et le (très attendu ...) 17 ans encore avec le très admiré-pour-ses-talents-d’acteur Zac Efron.


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Quelques charmantes adolescentes, fleurissant dans leur jeunesse éclatante, qui ce matin avaient décloses leurs robes de pourpre au soleil et qui n’ont point perdu cette vesprée, attendaient elles aussi devant le cinéma pour, selon mes suppositions, assister à l’étalage des charmes de Zac sur grand écran.

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Tout allait bien, les rires des jeunes filles en fleur égayant l’atmosphère qui m’entourait, jusqu’à ce que les plis de leurs robes pourprées dégénèrent. Elles commencèrent ainsi à se prendre en photo avec un Zac-en-2D-trop-beau en poussant des hurlements « ah mais un mec comme ça, un mec comme ça ... ! ». Je décidai de rester tolérante dans la mesure où la compréhension de cette phrase restait hors de mes facultés intellectuelles. C’était sans doute ma faute, me dis-je. Et face à une aussi charmante juvénilité, je ne pouvais résister.

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Puis le teint pareil à la rose de ces demoiselles s’empourprant de plus en plus, je commençais à sourire attendrie jusqu’à ce que le pourpre se rapprochât d’une teinte affreusement violacée au moment où l’une de ces joyeuses embourgeonnées se mit à poser avec fougue ses mains sur l’entre-jambe en 2D de Zac. Puis se retournant vers ses sœurs de cœur, la belle enfant s’écria « j’ai touché les couilles de Zac Efron ! » avant de, dessus la place, las, las, ses beautés laisser choir.

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Emerveillée par cette intense démonstration de carpe diem, je soupirai d’un air tout aussi las en baissant les yeux sur ma lecture du moment, le hors-série spécial de Sciences Humaines sur les Grands Philosophes, pour mieux admirer les charmes d’un portait de Machiavel, qui, s’il vivait encore j’en suis sûre, m’écrirait des odes enflammées pour m’enjoindre de cueillir, cueillir ma jeunesse comme à cette fleur la vieillesse fera ternir ma beauté.



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Mais le portraitiste ayant très mal cadré le corps voluptueux de Machiavel, je ne pus malheureusement pas caresser sensuellement ses couilles en 2D.

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07 juin 2009

C'est ainsi que je débute la création d'une nouvelle mythologie, de celles qui sont fidèles à mes étés. Avec ravissement et merveilles.

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Mes yeux se ferment mais j’ai peur de faire le même rêve que la nuit dernière. J’ai peur de passer des heures somnolentes, parcourant les rues des villes qui structurent ma vie, à sa recherche.

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Mon obsession est éternelle.

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06 juin 2009

Soeur, amant, terre, je t'écris ces lettres.

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J’ai changé les paroles sans m’en rendre compte. Dans le tourbillon de ce que je deviens, dans les courbes de l’écriture que j’adopte et qui je suppose, ne m’accompagnera pas longtemps. La vérité se cache sous n’importe quelle attitude. Je me suis laissé dévorer par des démons ridicules, les démons de mes ombres, ceux qui secouent mes entrailles. Pour les en chasser je n’ai plus que les mots et je m’abreuve, je m’abreuve de la beauté née au fond des encres de tant d’autres.

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Dans la belle librairie où nous sommes allés aujourd’hui le calme m’a reconquise entre les rayons de livres mal rangés. Rentrer dans une bibliothèque, entre des mots infinis c’est comme rentrer en moi-même. Je sens que l’impression au plus profond des pages transpire de sensibilités, dont plusieurs pourraient être miennes. Elles pourraient faire de moi leur déesse-mère et je pourrais les adorer en retour.

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Je m’assois à la table et je prie les musiciens de cesser pour entendre la pluie et entendre l’orage. J’ai étalé une dizaine de livres autour de moi, j’ai un stylo non loin. Je prends l’ouvrage, celui qui me fait le plus envie et j’en tourne les pages. Il y a longtemps que je rêvais de retrouver une telle soif. J’ai le besoin de me remplir, au point que la conception que je me fais des secondes ne suffit plus. Il y a longtemps, des années peut-être.

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"L'univers (que d'autres appellent la Bibliothèque) se compose d'un nombre indéfini, et peut-être infini, de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d'aération bordés par des balustrades basses."

J.L. Borges

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03 juin 2009

Présocratiques

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Je dépose un baiser dans l’éternité de son souffle.

Je mange ses doigts et pour l’empêcher de disparaitre, lui demande de créer des passions sensitives dans son esprit omnipotent, dans son royaume d’images, dans son palais de cristal. Structure fébrile et Merveille. La construction du rien – tellement semblable à ce qui nous entoure – nous enchante. L’absurde règne.

Il m’aime pour la sagesse. Jour après jour il en devient l’ami incontestable.

De mon côté, je prends soin de tisser ce même lien. Ce lien attentif, attentionné. Pour l’éternité de son souffle. Celle de son rire et ses doigts.

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Je ne comprends pas pourquoi il atteint ma chair ainsi, de l’intérieur. Je ne sais pas pourquoi je peux partager ce qui m’habite avec lui, ni comment il me permet de grandir en me nourrissant des atomes sphériques qui composent son âme. Est-il possible de suivre une telle doctrine, de saisir le matérialisme si lui se tient hors de mes facultés de percevoir ?

Je veux qu’il soit philosophe. Peut-être un de ceux-là, de ceux qui se plaisent à nier l’existence de l’esprit pour faire des sensations l’absolu. Des baisers une plénitude.

Mais l’absence du contact crée de la magie et l’air marin donne naissance à la compréhension. Une porte ouverte sur notre monde se dessine à travers sa bouche. Une mélodie dans l’oreille pour que volent les atomes.

Le philosophe ne veut plus être Dieu. Il a appris par lui-même à jouir de son humanité.

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‘Eν τ σοφν μονον λέγεσθαι οκ θέλει κα θέλει Ζηνς νομα. Le rêve erratique de l’homme dans l’obscurité d’Éphèse. Il parle aux araignées sur leurs toiles.


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Tâche d'huile.

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Poésie, politique et philosophie sont intimement semblables dans la mesure où chacune d’entre elles est une facette de notre conception du monde.

La politique est la conception matérielle (le bon),
La philosophie, la conception idéaliste (le bien),
La poésie, la conception esthétique (le beau).

Elles sont conceptions du monde puisqu’elles rendent cohérentes les perceptions que nous en avons. De l’ensemble des autres sciences naissent et se forment nos perceptions.

L’erreur que nous avons commise est-elle d’avoir confondu cohérence et système ? Dans quelle mesure puis-je appliquer mes conceptions du monde aux autres en invoquant l’harmonie ?



"Le poète fait sa révolution à l'intérieur de la révolution politique ; il est, au sein de la perturbation, l'éternel perturbateur ... Le poète c'est la révolution à l'état nu, le mouvement même de la vie dans une incessante explosion."
Kateb Yacine.
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Tchétchénie



Je crois que l’on utilise des mots que l’on ne comprend pas vraiment. Lorsque l’on dit « un pays traumatisé par la guerre », qui s’en émeut et qui saisit les images et sensations qui se cachent derrière ?


Faut-il ajouter d’autres mots pour que les combinaisons précisent l’idée ? Faut-il construire une phrase et lui insuffler de la poésie ? Est-ce uniquement nécessaire lorsque l’on s’attache à décrire des émotions ?



La terre, la mer, la poussière


Et je m’ennuie à mourir. Seules me distraient les fictions, celles qui disent que Dieu est salvation, celles qui m’annoncent ses allées et venues, me content les histoires et les eaux mystiques. J’ai toujours besoin des secrets d’Héraclite.
























"Et le soleil, immobile au milieu du ciel, différa son coucher de près d'un jour entier. Pareille journée ne s'est vue ni avant ni depuis lors, où l'Eternel ait obéi à la voix d'un mortel."