De la dualité du monde.
Cet après-midi, j’étais en train de lire, assise en face d’un cinéma qui proposait quatre films à l’affiche : Les étreintes brisées, Coraline, Looking for Eric et le (très attendu ...) 17 ans encore avec le très admiré-pour-ses-talents-d’acteur Zac Efron.
Quelques charmantes adolescentes, fleurissant dans leur jeunesse éclatante, qui ce matin avaient décloses leurs robes de pourpre au soleil et qui n’ont point perdu cette vesprée, attendaient elles aussi devant le cinéma pour, selon mes suppositions, assister à l’étalage des charmes de Zac sur grand écran.
Tout allait bien, les rires des jeunes filles en fleur égayant l’atmosphère qui m’entourait, jusqu’à ce que les plis de leurs robes pourprées dégénèrent. Elles commencèrent ainsi à se prendre en photo avec un Zac-en-2D-trop-beau en poussant des hurlements « ah mais un mec comme ça, un mec comme ça ... ! ». Je décidai de rester tolérante dans la mesure où la compréhension de cette phrase restait hors de mes facultés intellectuelles. C’était sans doute ma faute, me dis-je. Et face à une aussi charmante juvénilité, je ne pouvais résister.
Puis le teint pareil à la rose de ces demoiselles s’empourprant de plus en plus, je commençais à sourire attendrie jusqu’à ce que le pourpre se rapprochât d’une teinte affreusement violacée au moment où l’une de ces joyeuses embourgeonnées se mit à poser avec fougue ses mains sur l’entre-jambe en 2D de Zac. Puis se retournant vers ses sœurs de cœur, la belle enfant s’écria « j’ai touché les couilles de Zac Efron ! » avant de, dessus la place, las, las, ses beautés laisser choir.
Emerveillée par cette intense démonstration de carpe diem, je soupirai d’un air tout aussi las en baissant les yeux sur ma lecture du moment, le hors-série spécial de Sciences Humaines sur les Grands Philosophes, pour mieux admirer les charmes d’un portait de Machiavel, qui, s’il vivait encore j’en suis sûre, m’écrirait des odes enflammées pour m’enjoindre de cueillir, cueillir ma jeunesse comme à cette fleur la vieillesse fera ternir ma beauté.
Mais le portraitiste ayant très mal cadré le corps voluptueux de Machiavel, je ne pus malheureusement pas caresser sensuellement ses couilles en 2D.
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1 commentaire:
Il y a quelques années ils ont fait le même film à l'envers. C'était un personnage de l'autre sexe qui vieilissait au lieu de rajeunir: "30 ans sinon rien" avec Jennifer Garner. Bizarrement ça ne m'a pas donné envie de frotter mes couilles contre Simone de Beauvoir, fut-elle en 2D!
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