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Le nom d’Istanbul ne résonne pas vraiment dans le fond de mon oreille. Je préfère me raconter des Constantinople et Byzance que je ne connais pas. Car je suis touriste. Le mot sonne faux, volage. Je suis une touriste dans une ville ancienne comme le Monde, l’un de ses murs porteurs. J’aimerais prendre racine ici, mes pieds s’enfonceraient dans la terre. Regardez ce soleil. Est-il ici comme ailleurs ? Il faudrait que je sache les mille et une vies qu’il a éclairées, les mille et une nuques sur lesquelles le vent a séchés les craintes. On entend des murmures de ruine et décadence.
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Istanbul est la cohérence hétéroclite du soleil sur le marbre – vieux comme le Monde – et sur le verre et le béton. C’est une boule que l’on malaxe, une sphère de lumière vibrante, un astrolabe. Et parmi les bannières du sang de nos entrailles, près de la belle et puissante qui partage mon nom, je ne dors plus. Je suis un miroir où se contemplent mille et une âmes avenantes.
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