Bon, je suis dans ma période cinéphile. (C’est pour faire mieux que Lionel et le rendre jaloux !) Alors j’ai dépassé la phase Gadjo Dilo powa et ai laissé Tony Gatlif se reposer un peu.
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Vais-je donc m’adonner à une description minutieuse et à une typologisation (soyons fous !) des nombreux films que j’ai vus ces derniers jours ? Que nenni ! Cela reviendrait à un étalage de détails complètement rébarbatifs, et je ne fais pas une pause dans mes révisions d’économie de l’entreprise pour en revenir un étalage de détails rébarbatifs.
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Mon envie actuelle serait plutôt de me servir de l’un de ces films pour aborder ici la question qui commence à effleurer ma conscience depuis quelques temps.
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La féminité.
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J’ai vécu dix-huit ans dans les peaux successives d’un bébé – je ne crois pas que ma mère m’habillait en rose et notons que le terme bébé n’a pas de féminin que je puisse ici employer -, d’une petite fille qui portait des jupes, d’une enfant qui jouait autant aux petites voitures qu’à la poupée barbie, d’une adolescente qui rêvait au prince charmant sur fond de chasse à l’orc et d’une jeune femme qui ... attend d’avoir plus de recul avant de se prononcer sur son état actuel. Dix-huit années sans m’interroger vraiment sur le fait que je sois elle et non pas lui, regardantpresque avec distance les changements morphologiques qui m’atteignaient sans parvenir à me surprendre.
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Puis un beau jour, « il fallait que quelque chose n’aille pas de toute façon », j’ai appris que les femmes indiennes étaient vraiment les plus féminines de toutes. J’ai d’abord été jalouse, ou j’ai cru l’être, de me voir ainsi reléguée au second plan voire plus loin encore dans le women’s femininity top. Puis j’ai réfléchis à ce qu’était cet archétype des femmes indiennes. L’image que moi je m’en fais, c’est celle des films de Bollywood (et croyez bien que je suis la première à m’en attrister) : physiquement les longs cheveux noirs et la taille élancée, les grands yeux surmontés de cils harmonieusement recourbés, la grâce dans chacun des mouvements esquissés et les saris chatoyant dans des couleurs précieuses. Certes, c’est pas mal. Cependant, le sentiment qu’a crée chez moi cette conception, sans que j’ai pu me l’expliquer immédiatement après l’avoir adoptée, c’est le malaise à me dire que derrière la grâce il y a du vide peut-être, ou alors une retenue sans égale. Quelque chose qu’en réalité je ne pourrai jamais atteindre, même si je le voulais. Les cils recourbés cachent des yeux qui regardent le sol et la fille est bonne à mariée si sa dote est suffisante, c’est cela la féminité ? Bien entendu, je m’en doute, je viens d’étaler ici un amoncellement de clichés, mais n’est-ce pas à cela que correspond à un archétype ?
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Je le déclare donc solennellement, s’il en est ainsi, je ne suis et ne désire pas être féminine ! Mais comme j’ai quand même envie de pouvoir m’auto-attribuer ce qualificatif et que je suis plutôt maligne dans le fond, je décide d’en changer les termes et d’y placer ma propre acception. Ce qui, tout compte fait, me semble plutôt logique comme démarche.
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Alors pour en revenir à mes penchants cinéphiles actuels, je vais parler de celui d’entre tous les films que j’ai visionnés qui m’a le plus marqué. Non, de celui qui m’a émerveillé. Tout simplement. Frida.
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Frida est-elle féminine ? Et bien, elle s’habille en homme parfois et oublie un peu de s’épiler la moustache ... Et alors merde ! Depuis quand en reste-t-on aux détails physiques et à l’apparat pour parler de valeurs ? Parce que, pour moi, la féminité reste un ensemble de valeurs et non pas seulement une esthétique physique. C’est plutôt une esthétique de l’être, de l’attitude, une esthétique du feu qui consume une personne à l’intérieur. Et là, nous avons la preuve que cela me travaille depuis quelques temps car, malgré le faible contenu de ce blog, j’y avais déjà inscrit que « Ce qui est beau chez les femmes que j’admire, c’est la manière dont elles dévorent leur douleur pour en vivre, c’est la manière dont les rend heureuse la force qu’elles utilisent pour y parvenir. »
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La féminité c’est l’énergie qu’on dépense pour être heureuse et vivre au-delà de tout. C’est la beauté qui ainsi se crée. Alors peut-être que ce n’est pas le terme approprié pour définir cela, mais j’ai envie que dans ma langue à moi, ça le soit. C’est comme ça que je désire vivre le fait d’être femme. .
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Tout cela commence à devenir long et, malheureusement, je devrais attendre pour aborder le thème de la maternité, qui je crois, au vu de tout ce que l’on pourrait psychanalyser chez moi, ne va pas tarder à s’imposer. Je m’étendrai sans doute aussi plus tard sur la fameuse distinction entre brunes et blondes qui m’amuse assez. Et puis je signale quand même que le féminisme, ben bof. En fait, c’est un secret, mais je crois que je le suis féministe, c’est juste que j’assume pas. Quoique, quand on voit jusqu’où ça peut aller ... Enfin, là c’est plus du féminisme, c’est de la connerie.
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Et pour clore par une déclaration brillante et pleine de bon sens (le bon sens c’est important) : La féminité c’est aussi avoir des gros seins, évidemment.